Le renouveau industriel de la vallée de l’Oise : un territoire en transition et en dynamique d’innovation

La vallée de l’Oise confirme, année après année, son rôle structurant dans le paysage industriel régional. À l’occasion de son assemblée générale du 20 juin 2025, l’Agence d’urbanisme Oise-les-Vallées a présenté un panorama actualisé de l’activité industrielle locale. Les indicateurs témoignent d’un territoire qui conjugue héritage industriel, stabilité de l’emploi et capacité à innover, dans un contexte national où l’industrie cherche de nouveaux leviers de compétitivité et de durabilité.

Un socle industriel ancré dans l’histoire de la vallée

L’implantation des activités industrielles dans la vallée de l’Oise ne relève pas du hasard. Dès le XIXᵉ siècle, le territoire bénéficie d’avantages décisifs :

  • La présence de cours d’eau favorisant l’implantation d’industries métallurgiques,
  • Un axe fluvial stratégique doublé progressivement par le chemin de fer puis les grands axes routiers,
  • la proximité immédiate de l’Île-de-France et de ses marchés,
  • Des possibilités de transport multimodal rares à l’échelle nationale.

Cet héritage se lit encore aujourd’hui à travers des entreprises historiques comme Arcelor, Griset ou la clouterie Rivierre, ainsi que dans les friches industrielles devenues patrimoine.


Un tissu industriel structuré autour de quatre grandes filières

L’analyse menée par l’Agence met en évidence un écosystème articulé autour de quatre filières majeures :

1. La chimie et les matériaux

Filière encore très présente, elle rassemble des activités d’extraction, de transformation et de production de matériaux industriels. Elle s’appuie notamment sur les connexions fluviales et l’axe Seine-Escaut.

2. La métallurgie et les machines-outils

Historiquement ancrée dans le bassin creillois et le long des confluences, elle reste structurante : fabrication de composants, outillage, équipements électriques ou électroniques.

3. La logistique et le fret

Portée par les infrastructures (A1, A16, voies ferrées, plateforme de Roissy-CDG), la logistique constitue une filière transversale essentielle, qui relie les industries locales à leurs marchés.

4. L’ingénierie, la R&D et les activités technologiques

Cette filière, en croissance, repose sur des établissements de recherche reconnus : UTC, CETIM, laboratoires d’ingénierie, entreprises innovantes.

 


Une stabilité de l’emploi industriel, signe de résilience

Contrairement aux dynamiques nationales, l’industrie ne recule pas dans la vallée de l’Oise :

  • 27 378 emplois industriels en 2022, soit un niveau équivalent à 2012,
  • une progression de la part industrielle dans l’emploi total du territoire,
  • une remontée de l’emploi depuis 2021, portée par de nouveaux investissements, notamment dans l’agglomération de Compiègne.

Cette stabilité témoigne de la capacité du territoire à accompagner les mutations industrielles et à maintenir des activités productives diversifiées.


Une forte dynamique d’innovation portée par 347 brevets

L’étude révèle un indicateur particulièrement encourageant : 347 brevets déposés par des entreprises et organismes de la vallée de l’Oise.

Ce dynamisme est tiré par quelques acteurs clés :

  • Poclain Hydraulics, 119 brevets à elle seule,
  • CETIM, acteur majeur de la recherche mécanique,
  • UTC, fortement impliquée dans les collaborations industrielles,
  • Des entreprises innovantes dans les matériaux, les biotechnologies, la chimie ou encore la conception industrielle.

Ces résultats confirment le rôle crucial de la proximité entre recherche académique, ingénierie et industrie, un atout majeur pour la compétitivité du territoire.


Des défis majeurs, mais des opportunités structurantes

Comme toute région industrielle, la vallée de l’Oise fait face à des enjeux importants :

  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre,
  • Transition énergétique et décarbonation des processus,
  • Maîtrise des coûts logistiques,
  • Montée en puissance de l’économie circulaire.

Le territoire bénéficie toutefois d’un levier stratégique : le Canal Seine Nord Europe.
Son ouverture prochaine renforcera l’attractivité logistique, facilitera le transport décarboné, et soutiendra la compétitivité des filières locales.

À cela s’ajoute une proximité francilienne qui continue d’offrir des débouchés considérables et encourage l’installation d’activités industrielles recherchant un équilibre entre accessibilité, foncier disponible et capacité d’innovation.


Conclusion : une industrie solide, tournée vers l’avenir

Avec un socle historique, une diversité de filières, une stabilité de l’emploi et un niveau d’innovation remarquable, la vallée de l’Oise apparaît comme un territoire industriel robuste, capable de se projeter dans les transitions à venir.

Le renouveau industriel qui s’y dessine n’est pas un hasard : il résulte d’un écosystème cohérent, d’investissements ciblés, et d’une volonté collective d’inscrire l’industrie dans un modèle plus durable, plus innovant et plus connecté.

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